jeudi 5 juillet 2012

La réputation : 8 Leviers pour améliorer la compétitivité - L'effet "Proust"



Ca se bouffe pas, ça se mange ! Tel est le titre d'une célèbre émission radiophonique animée par Jean-Pierre Coffe. Ce titre résume admirablement le point central de ce billet : comment peut-on prendre du plaisir à manger si l'on se contente d'ingurgiter sans déguster un plat ? C'est aussi le cas pour le vin ou la bière. Dans la relation que nous entretenons avec nos aliments, ce n'est pas le plat ou le vin que l'on doit mettre en question, mais c'est notre propre attitude vis-à-vis des aliments et des boissons qui doit être challengée chaque fois que nous portons la fourchette à la bouche.


Pour moi, la prise de conscience a pris forme il y a quelques années. J'étais alors en voyage au Japon lorsque l'on m'a fait remarquer que je ne pourrais jamais apprécier toutes les subtilités des saveurs d'un bol de riz blanc, si je continuais à le manger comme je le faisais. À l'époque, je pensais que le riz n'avait pas de goût ; il convenait soit de l'avaler promptement soit de l'assaisonner abondamment. On m'a alors appris qu'il fallait pour en révéler toutes les saveurs et en apprécier la texture le mâcher abondamment. Apprendre à déguster le riz ! Une chose qui nous semble pourtant évidente, à nous les Français, lorsqu'il s'agit d'un bon vin : pas question de boire une gorgée sans en avoir longuement apprécié la couleur de sa robe, ses arômes et son goût.

Quelle valeur peut donc avoir un plat pour une personne si celle-ci ne prend pas le temps pour en apprécier toutes les saveurs ? Elle m’apparaît limitée. Mais cela est aussi vrai pour un livre, un film, une oeuvre artistique, etc. Il faut redonner du goût aux choses.

Voilà donc un bel enjeu pour toutes les entreprises des filières agroalimentaires et au-delà. Réapprendre à chacun à déguster les produits ? Oui, mais vous me rétorquerez très probablement que : « Tous les produits ne sont pas bons ! », que « Certains n'ont aucune saveur ! », etc. Il vous suffira alors de repenser à mon anecdote sur le riz. Les saveurs se cachent ; il faut apprendre à les traquer, et à les débusquer. Le produit n'est pas bon : c'est probablement une question de goût. Ce mot a un double sens. S'agit-il du goût du produit ou de notre propre goût ? L'un et l'autre sont indissociables.



Quelle est donc la relation entre ce billet et le concept de réputation ? Mais c'est la réputation même de l'ensemble de notre alimentation dont il est question ici ! Manger est-ce se nourrir, se faire un petit plaisir rapide, ou accéder aux expériences d'un monde de saveurs cachées et qui n'attendent juste qu'on les révèle. Dans les représentations mentales de nos citoyens... Cela dépendra de la réputation explicite ou implicite que nous attribuerons à notre alimentation. Et indirectement à sa valeur.


En écho à Jean-Pierre Coffe, je conclurais ce billet 


par un vin, ca se boit pas, ça se déguste ! 

« Les gouttes de Dieu », ce manga nous y convie maintenant depuis plusieurs années ! 


* *
J'ai intitulé ce billet :

La réputation : 8 Leviers pour améliorer la compétitivité - L'effet "Proust"


En effet, Marcel Proust nous a appris qu'une simple madeleine peut être bien plus qu'une madeleine. 

* * 

Vous trouverez ci-dessous les liens vers les autres billets de ce blog sur le thème de la réputation. Ce billet est le 10e publié sur ce thème.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les carnets du blog les plus consultés

Membres